Le programme de François Hollande... ou l'utilisation du pistolet à bouchon

1) Laïcité

En proposant d'ajouter dans la Constitution "sous réserve des règles applicables en Alsace Moselle", le candidat socialiste porte directement atteinte à la laïcité en envisageant de constitutionnaliser l'exception concordataire. Ainsi serait entérinée l'inégalité des citoyens devant la loi ! C'est la liberté de conscience de ceux qui croient en une autre religion que celles reconnues par le Concordat comme des athées et des agnostiques qui est niée. Ce serait clore de la pire des manières qui soit ce débat. Pour le Parti de Gauche la laïcité souffre déjà d'être attaquée par Nicolas Sarkozy et salie par le Front national, elle n'a pas besoin d'être ainsi trahie par ses amis supposés. Défendre la laïcité, c'est rappeler qu'en République une et indivisible la loi de 1905 « a vocation à s'appliquer à tout le territoire national » comme l'affirme le programme du Front de Gauche défendu à l'élection présidentielle par Jean-Luc Mélenchon.

Le programme du Front de gauche vise non seulement à mettre un terme aux exceptions comme le Concordat, le statut scolaire confessionnel obligatoire en Alsace-Moselle et le délit de blasphème inscrit dans les codes pénaux du Bas-Rhin, Haut-Rhin et de la Moselle. Le Fornt de gauche souhaite également la fin de l'ordonnance de Charles X du 27 août 1828 qui fait bénéficier le seul culte catholique d'un financement public en Guyane, ainsi que les décrets lois qui s'appliquent dans les Départements d'outre-mer.

2) Lutte contre la finance

Absence de toute proposition concernant les salaires, non remise en cause du cours libéral de l'Europe enfermée dans le traité de Lisbonne... les 60 mesures annoncées ne proposent rien sur ces deux sujets déterminants pour qui veut défaire la finance. De manière générale, la volonté de vouloir revenir à l'équilibre du budget en 2017 ne peut permettre une politique de rupture avec les politiques économiques et sociales libérales en cours.

Pour le Front de gauche, pour reprendre le pouvoir aux banques et aux marchés financiers, il faut : La création d’un pôle public bancaire part la mise en réseau des institutions bancaires publiques actuelles ( Caisse des dépôts, Crédit foncier, OSEO, CNP, Banque postale) et la nationalisation de banques privées Une séparation des banques de dépôts et des banques d’affaires Les banques qui ne respecteraient pas la nouvelle réglementation de lutte contre la spéculation seront placées sous contrôle social L'tINerdiction des agences de notation Le Blocage des échanges de capitaux avec les paradis fiscaux Interdiction des stock-options et des LBO (technique consistant à acheter une entreprise avec des capitaux empruntés et remboursés rapidement en saignant voire en revendant par morceaux la société achetée). Permettre à la BCE et à la Banque de France de racheter directement des titres publics avec un taux d’intérêt très faible voire nul afin de financer des projets socialement et écologiquement justes. Agir pour le changement des statuts de la BCE afin de mettre un terme à son indépendance.

3) Les retraites

La proposition socialistes sur les retraites, revient à entériner le passage aux 41 ans et demi de cotisation, ce qui enterre, sans le dire, le droit à la retraite à 60 ans à taux plein.

Pour le Front de gauche, il faut rétablir le droit à la retraite à 60 A TAUX PLEIN !

4)La dette

Les mêmes sornettes que la droite : la dette représentant fin 2012 90% du PIB, explique François Hollande, il faudrait diminuer les dépenses publiques dénoncées comme à l'origine des déficits.

Pour le Front de gauche, ces deux présupposés sont faux : la dette ne représente que 12 % du PIB et est due à la diminution des recettes. Il faut non seulement augmenter les impôts, mais réorienter l'argent vers le progrès social, et non pas dans le comblement d'un passif qui n'existe pas ! Il faut un fonds européen de développement social, solidaire et écologique, ou une banque publique européenne exclusivement destinée à faciliter les investissements publics en faveur du développement social et écologique, la promotion des services publics.

Du coup on a cherché vainement des différences décisives avec les propositions d'Alain Juppé au cours d'un débat sans relief.

La Gauche ne gagnera les élections qu'en refusant l'austérité, en répondant aux attentes sociales, en promouvant la répartition des richesses et en se donnant les réels moyens de gouverner face aux banques et à la dérive libérale de l'UE.

C'est ce que propose Jean-Luc Mélenchon et le programme du Front de Gauche"l'Humain d'abord".