François Hollande organise l’inégalité entre Français selon la langue qu’ils choisissent de parler.
François Hollande a déjà institutionnalisé l’inégalité territoriale, il organise désormais l’inégalité entre Français selon la langue qu’ils choisissent de parler.
François Hollande a annoncé le dépôt d’un projet de loi constitutionnelle pour autoriser la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires.
En réalité il ne s’agit pas de la Charte elle-même. En effet la plupart des articles qu’elle contient sont déjà en application. Sauf quelques articles qui ont été déclarés anticonstitutionnels car ils portent atteinte à l’unicité du peuple français selon les termes du Conseil constitutionnel en 1999.
Le Parti de gauche s'oppose à ces articles et non «aux langues régionales» ou aux «cultures régionales». C'est un crève-cœur de voir une partie de la mouvance anticapitaliste se laisser séduire par une idée aussi anti-sociale et aussi discriminatoire.
Commençons par les langues elles-mêmes.
Puisqu’il s’agit de la diversité linguistique et de la façon de la protéger, l’adoption des articles bloqués de la Charte ne va rien arranger. En réalité, s’agissant de la pratique des langues dans notre pays, cette Charte va créer des discriminations supplémentaires. En effet, la Charte ne couvre pas les langues venues des migrants, quand bien même sont-elles parlées chaque jour par des millions de gens dans tous le pays. Ainsi l’arabe, parlé par de très nombreux compatriotes ou par leurs ainés, ne bénéficiera pas de l’adoption des articles contraignants de cette charte des langues régionales et minoritaires. Dès lors, l’adoption des articles concernés légitime une revendication de reconnaissance dans autant de cas qu'il y a de langues réellement parlées en France. Est-ce bien ce que nous voulons ?
Et ce n’est pas tout en matière d’inégalité et de discrimination.
La liste des langues reconnues va faire l’objet d’un choix arbitraire entre les langues traditionnelles de France. Un choix sera fait à l’intérieur de ces langues qui comportent souvent des variantes fondamentales. Il existe ainsi plusieurs langues créoles et bretonnes par exemple. Parfois, les différences ne sont pas secondaires mais touchent aux racines de ces langues. Le Gallo est un breton de racine latine, ce qui n’est pas le cas des quatre autres langues bretonnes traditionnelles. Quant au breton « officiel », il date d’un travail d’unification sur lequel je ne m’exprime pas pour éviter des polémiques qui ne touchent pas au fond du sujet que nous avons à traiter en ce moment. Reste que d’ores et déjà, Rennes se voit infliger une double toponymie en langue bretonne officielle alors que la ville est en zone de parler Gallo !
Si le Parti de gauche n'a aucune opposition à une quelconque langue régionale, ni contre ceux qui les parlent, ni contre les cultures qu’elles expriment, ni contre leur enseignement à ceux qui veulent les apprendre, il s'oppose absolument à l’idée de créer des droits spécifiques entre citoyens selon la langue parlée et à ce que soit remis en cause l’usage exclusif du Français comme seule langue officielle sur tout le territoire.
L’unité et l’indivisibilité de la République est la condition de l’égalité des citoyens.
Si les articles bloqués de cette Charte sont adoptés, des groupes particuliers de locuteurs pourront se voir reconnaître des droits particuliers dont les autres ne profiteront pas. C’est l’institutionnalisation d’un communautarisme linguistique au mépris de l’identité républicaine du pays.
L’utilisation unique du Fançais dans les documents officiels et légaux est un instrument précieux en vue de l’égalité sociale. Le morcellement linguistique est l’accompagnement le plus efficace du morcellement territorial et donc du droit, et spécialement du droit social.