107.000 € allouée à l’école privée Jeanne d’Arc : les raisons d'un vote contre

Publié le par Parti de Gauche 94 Nord

Lors du dernier conseil municipal de Fontenay, les élus du Parti de gauche, soutenus par des camardes de Fontenay socialistes et d'élus communistes, ont décidé de voter contre la subvention allouée à l'école Jeanne d'Arc.

L'École publique est une institution consubstantielle de notre République. Or, cette école publique est menacée sur plusieurs fronts et notamment dans son fonctionnement par une diminution de moyens, et une autonomisation qui renforce la concurrence entre les établissements. L’idée d'une libéralisation de ce service public s'installe dans notre société. Tout ceci contribue à une remise en cause du service public d’éducation à sa marchandisation. Marché juteux qui va de la crèche à l'université dont personne ne doute plus que sa privatisation est en marche.

Aujourd’hui c’est plus de 97% des établissements privés qui, au nom de la « liberté de l'enseignement », profitent des fonds publics que leur octroi depuis 50 ans la loi Debré : paiement de leurs enseignants sur le budget de l’Education Nationale, paiement de l’ensemble de leurs frais pédagogiques et de fonctionnement par les collectivités territoriales pour un total qui dépasse les 7 milliards d’euros. À Fontenay, il nous en coute plus de 107.000 €. Il faut relever le scandale d'un financement accru des écoles privées par les fonds publics que permet la Loi Carle qui impose le versement d’une somme forfaitaire pour chaque enfant inscrit dans une école élémentaire privée en dehors du territoire de la commune. Jamais autant qu’aujourd’hui nous devons faire ce constat d’une école publique volontairement mise en concurrence avec l'École privée.

Car comment parler d'équité dès lors que les écoles privées bénéficient de moyens comparables à ceux des écoles publiques ?
Comment parler d’équité lorsque qu’au nom de leur « caractère propre » elles se soustraient d’une partie prépondérante des obligations de l'enseignement public puisqu’elles disposent d'une maîtrise quasi totale des inscriptions et ne sont contraintes par aucune carte scolaire ?
On subventionne des entreprises privées qui font concurrence à l’école publique. Pire, on subventionne des singularités.

En effet, l’existence même d'écoles privées et leurs financements publics incitent à choisir son école comme on choisit une épicerie. Cela engage à considérer l'éducation comme une marchandise que l'on pourrait indifféremment se procurer chez un prestataire public ou privé. Or, l'école publique a été pensée comme une propriété collective. Elle appartient à tout le monde, y compris à celles et ceux qui, par choix confessionnel ou (de plus en plus) idéologique, choisissent l'école privée. Si les enfants des écoles privées sont des « enfants comme les autres », pourquoi ne vont-ils pas à « l'école des autres » ? Ce sont les parents qui sont ainsi incités à faire le choix de la discrimination. Celle-ci commence dès lors où l’on affirme : « moi je ne veux pas mélanger mon enfants à n’importe quel autre enfant », et nous rendons la chose pensable. En subventionnant l’école privée, on encourage les réponses individuelles au détriment des réponses collectives qui, en matière éducative, demeurent le ferment de nos institutions républicaines.

La collectivité ne devrait pas avoir à payer pour des options particulières, voire partisanes. Elle a déjà fort à faire pour assurer à tous les jeunes citoyens de notre ville l'accès à ce service public gratuit. Elle doit aujourd’hui supporter les coûts de la réforme des rythmes scolaires, s’attacher à offrir à nos enfants des temps apprentissages de qualité. Au lieu de ça, l’État réduit nos moyens sans que la loi qui nous oblige à installer l’idée que l’éducation serait un service comme un autre pouvant relever de l’initiative privée ne soit remis en question.

Voter contre, supporter les coûts majorés que risque d'entraîner un tel vote, c'est s'y opposer et réaffirmer le principe selon lequel l'argent public doit aller aux écoles publiques. Nous préférons donc prendre le risque de payer plus sur injonction du préfet que moins de notre plein gré.

 

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C
Les parents de cette école ayant fait des études, gagnant le fruit de leur travail, payant majoritairement des impots pour vous, pour engraisser tous les avantages des partisants et partis de gauche n'ont qu'a bien se tenir! Encore merci pour les 300 enfants de cette école ...
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